Les ragondins du plan d’eau
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Plus de 80 Pulnéennes et Pulnéens ont assisté vendredi 24 mars à la conférence proposée par la mairie et portant sur la présence des ragondins au plan d’eau du Val de la Masserine.
Animée par le professeur Marc Artois, retraité de l’enseignement supérieur agricole, professeur honoraire à VetAgro-sup (anciennement école vétérinaire de Lyon), directeur de recherche au laboratoire d’étude et de recherche sur la pathologie de la faune sauvage à Malzéville jusqu’en 2000, cette présentation du ragondin a permis de mieux connaître les nouveaux résidents du plan d’eau.
Pourquoi y-t-il des ragondins en France ?
Il est important en premier lieu de prendre conscience que la présence du ragondin est une conséquence du réchauffement climatique : originaire d’Amérique du Sud, il n’apprécie pas les régions froides. Introduit en élevage pour sa fourrure au 19e siècle, il a échappé aux enclos avec la crise de 1930. Depuis, il s’est reproduit et malgré des tentatives de valorisation de sa présence, notamment pour sa viande, il a été classé comme nuisible. Aujourd’hui, le ragondin n’est plus classé « nuisible » mais Esod (Espèce susceptible d’occasionner des dégâts).
Il s’est adapté aux climats européens tout en privilégiant quand même des zones humides et tempérées. Du fait de son classement, il ne peut être envisagé de le déplacer ou de le stériliser. Seul son abattage est reconnu. Avant d’en arriver à cette ultime solution, il convient d’étudier les conséquences de sa présence.
Pourquoi est-il considéré comme Esod ?
S’installant au bord de plans d’eau, il est susceptible d’occasionner des dégâts importants aux berges. Le ragondin creuse terriers et galeries qui peuvent fragiliser les sols. Totalement herbivore, il consomme les végétaux. A Pulnoy, la population observée n’est pour le moment pas un danger pour cet environnement proche.
Le ragondin est également connu pour propager certaines maladies comme la leptospirose. De fait, il est nécessaire de prendre soin de ne pas entrer en contact avec l’eau du plan d’eau (qui n’est dans tous les cas pas forcément attirante…). ATTENTION : le ragondin n’est pas le seul vecteur de la leptospirose. Cette maladie fait partie du cocktail de vaccins fortement recommandé pour les chiens se promenant en forêt. La leptospirose est appelée également « maladie du rat » puisqu’aussi transmise par ces rongeurs. Il convient de garder en tête qu’en France métropolitaine, le nombre de cas est de 1 pour 100 000 habitants, ce qui est donc particulièrement rare.
Quelle décision ?
A l’issue de la présentation, un sondage informel a démontré l’attachement des Pulnéennes et des Pulnéens au vivant. Une quarantaine de personnes s’est prononcée pour la conservation du ragondin au plan d’eau, seule une personne souhaitait son abattage, le reste du public ne s’est pas prononcé.
Une période d’observation va donc être pratiquée pour surveiller l’évolution de la vie des ragondins au plan d’eau. Un arrêté (qui viendra appuyer la loi déjà en vigueur) interdisant de les nourrir va être pris. Si personne ne les nourrit, il n’y aura pas prolifération puisque la population s’adapte à la quantité de nourriture présente sur le territoire. Ne pas nourrir, c’est donc limiter la reproduction.
Une surveillance attentive des sols sera également faite.
Les décisions ultérieures prises en fonction de la période d’observation seront bien évidemment communiquées.