Attention aux chenilles !
Accueil > Actualités > Attention aux chenilles !
De nombreuses et importantes colonies de chenilles processionnaires du chêne se sont installées en forêt de Pulnoy.
Leur robe gris-clair avec bande dorsale noire et leurs longs poils blancs permettent de les reconnaître. Mais il est fortement conseillé de ne pas s’en approcher !
Pour confirmer leur présence, il est possible de se fier à d’autres indices : forte défoliation des arbres (visible de juin à mi-juillet), ou encore présence d’un « nid » de soie.
Toutefois, ces éléments visuels ne font que mettre en évidence un processus entamé depuis plusieurs mois déjà.
Cycle de vie
La processionnaire du chêne deviendra, au 6e et dernier stade de son évolution, un papillon nocturne qui, à son tour, veillera à engendrer la future génération : un éternel recommencement !
De fin juin à mi-septembre, papillons mâles et femelles s’accouplent.
Si le mâle meurt rapidement, la femelle dispose quant à elle de plusieurs jours pour pondre ses œufs sur de fines branches, au sommet des chênes.
Rassemblés en plaques de plusieurs centimètres de largeur, les œufs vont patienter jusqu’au printemps suivant.
L’éclosion intervient avant même celle des bourgeons, mais les larves restent en sommeil jusqu’à l’apparition des premières feuilles du chêne.
Une fois les premières bouchées avalées, il ne leur sera plus possible de s’abstenir : un festin devra être assuré chaque soir.
En journée, les chenilles tissent un cocon collectif, qui leur permet de se protéger des prédateurs, des parasites et des conditions climatiques.
Au crépuscule, la procession prend forme et la meneuse guide la colonie vers les branches aux feuilles tendres pour un repas gargantuesque.
Une menace à ne pas négliger !
Une menace pour les arbres
Le stade larvaire de la processionnaire du chêne durant plusieurs mois (d’avril à mi-juillet), il n’est pas rare que les 2 premières poussent de feuilles soient englouties par la chenille. Cette dernière privilégiant les arbres situés en lisères de forêt ou dans des zones peu denses, les fragilise et les rend plus sensibles aux parasites et aléas climatiques (manque d’eau, par exemple). Si la situation se répète d’année en année, le cumul des agressions peut provoquer la mort de l’arbre.
Une menace pour les humains et les animaux
Si la processionnaire porte de longs poils blancs et soyeux, qui lui donnent un reflet gris argenté à contre-jour, elle en possède d’autres, invisibles à l’œil nu et bien plus offensifs : en cas de stress, la chenilles active de petites poches dans lesquelles se forment des milliers de poils microscopiques (100 à 250 microns), hérissés de barbilles comme des harpons, qu’elle projette dans l’air.
Ces minuscules poils, très légers et très urticants, peuvent être portés par le vent et se planter dans la peau ou les muqueuses. Frottés/grattés, ils se brisent et libèrent leur venin, provoquant de très vives démangeaisons.
Les muqueuses et zones sujettes à transpiration sont généralement les plus touchées (bouche, aisselles, yeux…).
En cas de contact direct avec un nid, ce sont ainsi des milliers de poils urticants qui peuvent être projetés et provoquer des troubles graves (œdèmes, accidents oculaires, vertiges…). Il faut alors consulter un médecin.
Si un animal domestique est touché (en particulier au niveau des cavités buccale ou rétinienne), il est nécessaire de consulter un vétérinaire.
Si, malgré la situation, vous deviez pratiquer une activité en forêt, faites preuve de la plus grande prudence :
- portez des vêtements couvrants (manches et jambes longues),
- portez un couvre-chef,
- portez des lunettes et ne vous frottez pas les yeux,
- tenez vos animaux en laisse,
- ne vous approchez pas des arbres infestés,
- de retour à votre domicile, retirez vos vêtements et, idéalement, prenez une douche.
Attention : les poils urticants conservent leurs propriétés tant qu’ils restent à l’abri de l’humidité, notamment dans les nids tissés par les chenilles.
Ils conservent leurs capacités urticantes plusieurs mois, voire 1 à 2 années, donc bien après la disparition des dernières chenilles !
Quel traitement ?
Malgré les nombreuses recherches en cours, aucune solution n’a encore été trouvée pour détruire définitivement les colonies de processionnaires du chêne. Si une action peut se montrer efficace ponctuellement, elle ne protège pas d’une pullulation au printemps suivant.
Certains traitements peuvent se montrer plus efficaces que d’autres, à condition d’être appliqués à un stade précis du développement de la chenilles et dans un contexte climatique favorable. C’est pourquoi la Ville de Pulnoy travaille avec les entreprises spécialisées pour définir la meilleure méthode à adopter pour éradiquer ce phénomène tout en préservant la nature.